Quand les PCB ne pollueront-ils plus les sols ?
Pas avant une décennie .
Les "polychlorobiphényles" (PCB ou encore pyralènes) sont des polluants organiques persistants . Bien que leur production ait été interdites en France en 1987, ils sont encore aujourd'hui omniprésents dans l'environnement et les aliments .
Dérivés chimiques chlorés, les PCB ont été utilisés depuis les années 1930 comme isolants dans les transformateurs électriques, lubrifiants dans les turbines et les pompes ou composants d'huiles, de soudures, d'adhésifs, de peintures et de papiers autocopiants .
Non solubles dans l'eau, ils se concentrent dans les bois et les sédiments fluviaux, puis s'accumulent tout au long de la chaîne alimentaire, jusqu'à nous .
C'est donc en consommant poisson, viande ou lait contaminés que nous nous exposons aux PCB .
DESASTRE SANITAIRE
Aubaine pour les industriels, la stabilité chimique des PCB est un désastre écologique et sanitaire, "Les PCB contiennent du chlore, et le corps n'a pas de mécanismes permettant de les éliminer efficacement", explique Jean François Narbonne, toxicologue à l'université de Bordeaux .
Certains PCB ont une demi-vie (soit le temps mis pour perdre la moitié de son activité nocive par désintégration naturelle) de sept ans, et s'accumulent, en attendant, dans les tissus graisseux, le foie, le lait maternel .
De plus, les produits de la métabolisation des PCB, très réactifs, peuvent induire, à terme, certains cancers .
Le problème, c'est que l'élimination totale des PCB coûterait près de 4 milliards d'euros, ce qui explique les décharges sauvages dans les fleuves .
Ainsi, sur 852 prélèvements aquatiques en France en 2007, 40 % montrent une pollution préoccupante .
Or, les PCB, via différents mécanismes de toxicité, sont responsables de troubles tout aussi divers que les irritations de la peau, des bronchites, des troubles du foie, des risques d'infertilité ou des fausses couches...
Et ce n'est pas tout : les PCB affaiblissent aussi le système immunitaire . Ces effets néfastes sont flagrants en cas d'exposition régulière à des doses élevées .
Que risquons-nous en ingérant de faibles doses quotidiennes de ces PCB ?
Pour l'instant, les chercheurs ne peuvent donner aucune indication . Une situation d'autant plus inquiétants que, si l'utilisation des PCB doit cesser cette année, il reste encore 500 000 appareils en service .
Source : Science&Vie
