A la recherche de températures clémentes en hiver et d'un climat doux en été, les grands oiseaux migrateurs (grues, oies, cormorans, cygnes, pélicans...) offrent deux par an cet étrange spectacle . Deux théories différentes, mais pour autant plus incompatibles, expliquent le vol en forme de V
Ainsi, de nombreux éthologues voient dans ce déplacement groupé un intérêt social : protection contre les prédateurs et communication entre les oiseaux qui s'encouragent dans leurs cris . D'autres estiment qu'il s'agit d'un moyen de voyager à moindres frais énergétiques .
Ce gain aérodynamique a été confirmé par Henri Weimerskirch en 2001 . Profitant du tournage du film Le peuple migrateur, le chercheur français du centre d'études biologiques de Chizé (CNRS) a équipé des pélicans blancs de détecteurs de rythme cardiaque . Résultat : le coeur d'un oiseau qui vole en solo bat plus vite que celui d'un membre d'une escadrille . Cette particularité physiologique se traduit par une dépense d'énergie supérieure . Par ailleurs, des enregistrements vidéo ont révélé que, contrairement aux solitaires, les pélicans blancs voyageant en groupe passent plus de temps à planer qu'à battre des ailes . En effet, chaque battement d'ailes provoque des turbulences qui donne une poussée au suivant . Cette poussée est le fait d'une force ascendante, le vortex, qui profite au suiveur s'il est placé à une distance optimale . Que cette distance soit réduite, et c'est une force descendante qui oblige l'animal à démultiplier ses efforts . Et lorsque les oiseaux de tête fatiguent, d'autres les remplacent pour leur permettre de se reposer .