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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 13:49

 

 Si, avec le développement de l'industrie phonographique au début du vingtième siècle la musique va rapidement occuper une place prépondérante dans l'enregistrement sonore, celui-ci ne néglige pas pour autant la captation de la langue parlée. On peut même dire que la fixation et la restitution de cette dernière ont été les préoccupations majeures des inventeurs du phonographe dans les années 1877-1878. L'expression "machine parlante" employée pour caractériser le phonographe jusque dans les années 1930 traduit bien cette primauté.

En effet, même si leur paternité, indissociable dans la simultanéité, est totalement disjointe sur le plan de la recherche et de la méthode, les deux inventeurs du phonographe : l'américain Thomas Alva Edison et le français Charles Cros sont unis par un même souci d'applications scientifiques et pratiques. Et, que cela soit comme "prothèse" dans la rééducation des sourds (Cros fut répétiteur à l'Institut des sourds-muets, Edison souffre de surdité depuis l'adolescence), ou comme instrument permettant la transmission à distance ou en différé de la voix humaine (le phonographe a une parenté organique avec le téléphone), le phonographe doit une grande part de ses utopies, et in fine de ses développements, à l'enregistrement et à la restitution de la langue parlée.

Alors que Nadar fixe par la photographie le portrait de ses contemporains illustres, on ne sera pas étonné qu'apparaisse à la fin du dix-neuvième siècle l'idée similaire de constituer des panthéons sonores d'hommes célèbres. "Un article du journal de l'Exposition de 1889 rapporte que "Monsieur Edison, regrettant qu'on ne pût se faire une idée de la voix et des intonations de nos hommes célèbres, orateurs, savants ou musiciens, a eu l'idée de conserver des phonogrammes, qui auraient recueilli leurs discours ou leurs chants pour les générations futures." (Cité Par J. Perriault, in Mémoires de l'ombre et du son : une archéologie de l'audio-visuel, Flammarion, 1981, p. 184)

Deux notions émergent ici : d'archive sonore et de constitution de collection phonographique. Il faudra toutefois attendre 1899 et la création des Phonogrammarchiv de Vienne en Autriche pour voir la concrétisation d'un tel projet. En France, c'est en 1911 qu'un linguiste : Ferdinand Brunot crée les Archives de la parole : la première collection phonographique institutionnelle dans ce pays.

 

 

 

Phonographe d'Edison (1877), musée des sciences de Madrid

 

 

(Gallica) 

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commentaires

D
<br /> Une sacrée invention et l'évolution est maintenant trop rapide<br /> je te souhaite une belle journée de Dimanche sous le soleil moi j'ai prévu de jardiner et d'aquareller<br /> bises Charlène<br /> <br /> <br />
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